Ma rencontre avec Paul
Comme moi, vous avez peut-être cru que la thérapie avait pour fonction de nous amener à ne plus vivre d’émotions désagréables, trouver (enfin) le bonheur, comprendre pourquoi votre partenaire n’est pas autant attaché.e à vous que vous ne l’êtes?
Avant 2009, c’est ce que je croyais.
Puis, j’ai rencontré Paul.
C’était au début de l’été.
Paul était un psy qui possédait un tout petit caniche qu’il trainait avec lui dans les bureaux du Centre d’aide aux étudiants de l’Université Laval.
À ce moment-là, je poursuivais mes études en travail social et je m’intéressais davantage aux formes de dominations qui oppriment les plus démunis, qu’à ma psychologie interne.
En même temps, je souffrais.
Alors je me suis assis dans le tout petit bureau de Paul dans l’espoir qu’il règle mon problème.
Il ne l’a pas réglé.
Je vis toujours des émotions désagréables, je n’ai pas trouvé le bonheur et ma copine de l’époque m’a quitté à la fin de l’été.
La consultation individuelle, ça ne sert à rien!
Pas tout à fait.
J’avais juste des attentes irréalistes.
Heureusement, Paul m’a également proposé un livre.
C’était le « Piège du bonheur » du psychologue Russ Harris.
Les stratégies d’intervention de Paul et le livre de Russ m’ont fait réaliser l’importance d’utiliser la thérapie d’acceptation et d’engagement (ACT) afin d’aborder avec plus de sérénité mes émotions, le bonheur et les autres.
Sur les émotions j’ai appris :
- 0 Que c’est normal de ressentir des émotions désagréables comme l’anxiété, la culpabilité ou la déprime ;
- 0 Que c’est normal de vouloir éviter ou contrôler ces émotions pour arrêter de souffrir ;
- 0 Que la souffrance vient davantage de nos stratégies pour ne plus vivre ces émotions que les émotions elle-même ;
- 0 Que le thérapeute peut nous aider à développer les compétences qui nous permettent de les apprivoiser et en faire des leviers vers la vie pleine de sens que nous voulons !
Sur le bonheur j’ai appris :
- 0 Qu’une fois mes besoins essentiels comblés, le bonheur dépend de ma capacité à me contenter de ce que j’ai déjà et de vivre en cohérence avec ce qui donne du sens à ma vie ;
- 0 Qu’on ne peut pas toucher au bonheur en tant que tel, qu’il est horizons dont le chemin est parsemé de buts à atteindre et d’embuches à surmonter ;
- 0 Que le thérapeute peut nous servir de guide pour nous aider à atteindre ces buts et surmonter les embuches.
Sur les autres j’ai appris que :
- 0 Que nous n’avons pas de contrôle sur les autres (ni nos pensées ou nos émotions), seulement de l’influence ;
- 0 Qu’en vérité, même si nous sommes limités par notre contexte de vie, les seules choses que nous pouvons vraiment contrôler ce sont nos actions ;
- 0 Que le thérapeute peut nous aider à faire de ces limites des alliés vers notre épanouissement individuel…
J’ajouterais également vers notre épanouissement collectif.
De seul à collectif
Milieu 2000, je poursuivais mollement mes études en scénarisation.
Dans l’un de mes cours, je me suis retrouvé à écrire un scénario sur les OGM.
J’ai alors compris que certaines entreprises étaient prêtes à tous pour faire de l’argent et que les États pouvaient même être leurs complices.
Je ne savais pas quoi faire alors je me suis mis à en parler à mes amis, ma famille.
Si eux n’ont pas changé, moi j’ai commencé à acheter bio, puis local, puis équitable…
Puis, je me suis mis à militer.
Après, je me suis inscrit au BAC en travail social pour devenir « un acteur de changement social »
Parallèlement, les années ont passé, la catastrophe écologique a empiré…
Devant ces constats, je me suis acharné dans les écogestes et le militantisme.
Mais j’étais trop éparpillé, je n’avais pas de rôle précis.
Épuisé, j’ai pensé abandonner.
L’année Greta
Alors que je cherchais le rôle précis que je pourrais jouer face à la catastrophe écologique, j’ai vu une courte vidéo de VICE sur l’écoanxiété.
Travailleur social + thérapeute ACT + écoanxiété = écothérapeute ACT!
Je venais de trouver ma place!
La réalité est en moins linéaire, mais par souci de concision, disons que ce fut le début d’un processus.
Ça m’a mené à démarrer un groupe de soutien pour les personnes écoanxieuses en partenariat avec l’organisme Craque-Bitume.
Avec la pandémie, j’ai dû laisser tomber le groupe.
À la place, j’ai démarré l’entreprise Lobe vert pour faire de l’écothérapie ACT en individuelle.
À travers la création de mon entreprise, j’ai entretenu un partenariat avec Éco-motion.
Ils m’ont recommandé mes premiers clients, dont Nancy (nom fictif).
Ce partenariat m’a amené à délaisser Lobe vert afin de me joindre à Éco-motion à l’été 2021.
Après un an à travailler seul, je m’épuisais.
En groupe, je me vitalise!
Pour surmonter les enjeux collectifs, il faut se trouver un rôle et agir collectif!
Le rôle que Nancy s’est donné
Par souci de confidentialité, le prénom et l’histoire ont été modifiés afin que l’on ne puisse pas identifier la cliente.
Grande passionnée, elle cumule les emplois et les activités parascolaires en plus de ses engagements écologiques.
À travers cette vie riche de projets, elle a un rêve.
Elle souhaite terminer ses études en désigne graphique, trouver un emploi et acheter une maison.
Non pour elle-même, mais pour développer un centre de ressourcement pour les personnes qui militent contre ce qui provoque la catastrophe écologique.
De nombreuses années se profils encore devant elle avant qu’elle puisse faire une offre d’achat sur la maison adaptée à son projet.
Comme son but est encore lointain, elle veut quand même contribuer.
Alors Nancy fait des écogestes, mais elle a le sentiment que ce n’est jamais assez.
Elle aime côtoyer le vivant, mais évite d’aller en nature pour ne pas prendre l’auto et brûler de l’essence.
Elle s’est impliquée en politique, mais les luttes de pouvoir intestines et le mansplaining ont eu tôt fait de la décourager de continuer.
Nancy veut s’engager, parce que les inégalités la choquent et la catastrophe écologique l’angoisse.
Mais Nancy s’éparpille.
Nancy s’épuise.
Dans le bureau du psy
Elle a essayé la psychologie traditionnelle.
Même si les outils qu’on lui a suggérés pour gérer ses émotions se sont avérés quand même efficaces, elle ne s’est pas sentie comprise.
La « distance thérapeutique » du clinicien donnait l’impression à Nancy qu’il était indifférent à la catastrophe écologique.
Nancy n’a pas la phobie des araignées, elle a une crainte légitime pour l’avenir du vivant.
Une crainte qu’elle aimerait savoir partagée par son intervenante qui fait aussi partie du vivant et dont l’avenir est menacé.
Envie de sentir qu’illes sont dans le même bateau et collaborer a trouvé des solutions ensemble.
Ce ne fut pas le cas.
D’Éco-motion à l’écothérapie ACT
Puis Nancy à découvert Éco-motion.
Ils offraient des rencontres de soutien en groupe, mais elle voulait avoir de l’aide en consultation individuelle.
Ils l’ont référé vers Lobe vert, c’est-à-dire moi.
En rencontre :
Elle m’a raconté son histoire
Parler de ses engagements, nommés ses écoémotions, dit en quoi c’était difficile pour elle de se sentir à sa place face à la catastrophe écologique.
Puis, elle m’a parlé de son rêve de fonder une maison de soin pour ceux qui contribuent à préserver le vivant.
Avec elle, nous avons déterminé les compétences et les ressources dont elle aurait besoin pour atteindre et entretenir son projet collectif et jouer son rôle face à la destruction du vivant.
Puis nous avons identifié dans ce qu’elle fait déjà, si cela contribuait à acquérir les compétences et les ressources dont elle avait besoin pour y parvenir.
Si oui, elle conservait son engagement, sinon, elle y renonçait.
Renoncer c’est souffrant.
Mais c’est aussi choisir.
« Choisir la vie, c’est toujours choisir l’avenir »
Simone de Beauvoir
Si comme elle, vous voulez choisir votre rôle et vous engager dans votre projet afin de contribuer à mettre un terme à la destruction du vivant, je peux vous aider.
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Justin Sirois-Marcil, T.S., M. Serv. Soc.
Travailleur social, maitrise en service social, thérapeute ACT et écothérapeute
Thérapie / Intervention individuelle, de couple et de groupe
Approche : systémique, humaniste, thérapie d’acceptation et d’engagement (TCC de 3e vague)
Aide offerte : écoanxiété ; éco-anxiété ; écoémotion ; éco-émotions ; anxiété ; déprime ; épuisement ; adaptation ; burn-out écolo ; culpabilité ; honte ; communication ; cohérence ; masculinités ; rupture amoureuse ; deuil ; sens ; harcèlement ; impuissance ; lâcher prise ; prendre soin de soi ; équilibre.